Jeux Olympiques : en Lot-et-Garonne aussi, le compte à rebours est lancé

Du 26 juillet au 11 août avec les Jeux Olympiques, puis du 28 août au 8 septembre avec les Jeux Paralympiques, Paris sera affiché sur les écrans du monde entier. Mais côté préparation, c'est bien la France entière qui sera sollicitée en amont. En Lot-et-Garonne, la Base du Temple-sur-Lot sera un véritable pôle d'entraînement avec des centaines d'athlètes de dix nations différentes qui y séjourneront les prochains mois.

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Pour citer Pierre de Coubertin, père des Jeux Olympiques modernes, « l’important, c’est de participer. » A cette maxime, le Lot-et-Garonne va plus qu’y répondre favorablement. Labellisé « Terre de Jeux » le 13 janvier 2020, le département pouvait alors aborder le grand événement en la qualité de centre de préparation, avec sept sites retenus : Les Archers de Boé, Le stade Armandie d’Agen, Le Centre aquatique Aquasud d’Agen, Le complexe omnisports Jacques-Clouché de Boé, Le Stadium d’Agen, les différents équipements sportifs de Villeneuve-sur-Lot et la Base du Temple-sur-Lot. C’est bien sur ce dernier site que se concentrera la très grande majorité de l’activité olympique dans le département. Car la Base est un outil dernier cri qui peut s’adresser idéalement aux professionnels.

C’est pourquoi 12M€ ont été investis sur le site ces dernières années, afin de perfectionner et compléter ses équipements. Aujourd’hui, on y retrouve un espace qui a de nombreux atouts à faire valoir. Parmi eux : une salle omnisports, un dojo, deux piscines (intérieure et extérieure avec vue sur le Lot), trois salles de musculation, deux salles de fitness, un bain froid, un bain de cryothérapie, deux saunas, deux hammams, six cabines de massages, deux restaurants, un mur d’escalade extérieur et autour de 330 couchages. Un chantier important mais aussi stratégique pour la Base, son directeur Bruno Blucheau ne voulant pas simplement s’arrêter au label « centre de préparation aux JO 2024 » pour son site. Dans son esprit, l’ambition était plus lointaine : jouer véritablement un rôle dans la préparation des athlètes pour les Jeux. C’est pourquoi l’homme d’affaires a démarché dans l’ombre des équipes et délégations les dernières années. « Je me déplace personnellement sur les différentes compétitions internationales, notamment en canoë-kayak et en aviron. On peut dire que je pars dans la valise de l’équipe de France. Sur l’événement, je rencontre des entraîneurs et noue des accords avec les différentes sélections. Je pourrai attendre que la Base du Temple soit recommandée aux différentes fédérations par un autre biais, mais je trouve plus efficace de porter une attention particulière à aller rencontrer soi-même les interlocuteurs », relate Bruno Blucheau. Une méthode qui a déjà porté ses fruits, puisque la Base a commencé à accueillir des sélections et équipes internationales en 2023 à l’occasion de préparation aux championnats du monde et sélections aux JO. Entre autres : l’équipe de France de judo, d’aviron, de Nouvelle-Zélande et du Canada en canoë-kayak.

28 équipes de dix nations du globe en attente

A l’exception d’une rumeur d’une délégation Ouzbek qui se rendrait à l’Enap d’Agen, les venues d’athlètes étrangers dans les autres centres de préparation du département se font pour le moment inexistantes. Paradoxalement, au Temple-sur-Lot, le calendrier est rempli dès le 15 janvier jusqu’au 1er septembre. De sûr, des délégations (athlètes, entraîneurs, staff médical) françaises, d’Angleterre, d’Allemagne, de Belgique, de Finlande, de Nouvelle-Zélande et du Canada se rendront sur la Base. Aussi, Bruno Blucheau assure « avoir des contacts avancés à 80% avec la fédération algérienne pour faire venir trois équipes : basket fauteuil, goalball et athlétisme. On devrait aussi voir arriver une équipe d’Hongrie, de Lettonie et encore une autre de Finlande ». En attendant les derniers accords, la Base peut se targuer d’accueillir à coup sûr au moins 10 équipes olympiques et 12 équipes paralympiques.

Des médaillés en pagaille

Au rayon des sports concernés, on parle ici d’aviron, de canoë-kayak, de judo et de basket 3×3. C’est d’ailleurs dans ce dernier domaine que l’équipe de France ouvrira le bal des arrivées le 15 janvier pour un stage de neuf jours. Une équipe par ailleurs composée d’un local en la personne d’Alexandre Aygalenq, agenais de naissance. D’autres athlètes avec une résonance internationales poseront leurs valises sur les bords du Lot. Avec la venue de l’équipe de France de judo du 1er au 11 avril, vous imaginez bien qu’à l’instar de Clarisse Agbégnénou, triple médaillée olympique, des têtes connues seront de passage. Petit avertissement tout de même, pas de Teddy Riner en vue, lui qui prépare la compétition avec son staff personnel à l’étranger. Pour autant, Lisa Carrington, légende absolue du canoë-kayak avec 5 médailles d’or aux JO, sera en préparation au Temple avec la délégation néo-zélandaise de fin avril à fin juin. L’équipe de France d’aviron clôturera même sa préparation sur le site de la Base pendant trois semaines avant le début des Jeux Olympiques, « ce qui prouve la qualité de notre espace pour la discipline. Après tout, l’eau du Lot est la meilleure. On nous dit que le fait d’avoir un plan d’eau large avec deux barrages et très peu de courant, c’est un avantage, ils veulent un plan d’eau sur lequel glisser et non se battre pour avancer », confirme le directeur.

En concurrence avec 1080 autres sites

A quelques mois du lancement officiel des Jeux, l’excitation monte chez Bruno Blucheau qui ne cache pas la fierté de pouvoir déballer une aussi longue liste de nations et athlètes qui viendront se préparer dans ce berceau du sport lot-et-garonnais. Une épreuve bien plus difficile à réaliser en réalité qu’il n’y paraît : « Quand Tony Estanguet (président du comité organisateur des Jeux) annonce la campagne de labellisation des centres de préparation aux Jeux, il table sur 80 sites dans l’Hexagone, aujourd’hui on est à 1081 sites. On s’en sort super bien compte tenu du fait que notre candidature a été noyée au milieu de plein d’autres, alors qu’on propose un outil professionnel et que c’est en partie notre métier d’accueillir des équipes sportives professionnelles. Sans oublier que la concurrence n’est pas que française, mais internationale, rien n’interdit une délégation d’aller se préparer à l’étranger ».

« Maintenant, à nous de faire vivre la base »

Le Lot-et-Garonne a ainsi su se démarquer grâce à la Base du Temple-sur-Lot où la sérénité et l’accessibilité à l’hébergement, la restauration et les équipements sportifs en un même lieu sont soulignées. Mais en matière de business, Bruno Blucheau compte bien rouler sur une pente ascendante à la suite des JO. « Ce qui m’intéresse, c’est que demain, c’est les Jeux, mais nos ambitions ne s’arrêtent pas là. Quand les Anglais viendront, on signe un contrat sur plusieurs années par exemple. Il y aura encore des championnats d’Europe, du monde et après Paris, les Jeux s’en iront du côté de Los Angeles et on veut clairement que les nations qui s’apprêtent à se préparer chez nous reviennent faire de même dans quatre ans. La Base est vouée à gagner en notoriété, en activité et en présence dans le quotidien des sportifs. Maintenant, c’est à nous de faire vivre la base » assure-t-il. Les Jeux Olympiques, ça vous gagne et au final, on espère bien que le Lot-et-Garonne servira de tremplin aux athlètes pour briller cet été.

Embarquer les écoliers dans l’aventure

Pour que la petite aventure olympique locale ne soit pas enfermée entre les murs de la Base, Bruno Blucheau table sur un programme de rencontres entre les écoles du département labellisées « Génération 2024 » et les délégations. L’objectif : leur ouvrir les portes de la Base. « Sur une journée, les écoliers rencontreront l’entraîneur et les athlètes le matin pendant l’entraînement et l’après-midi, on pratique le sport intéressé. On commencera le 18 janvier avec l’équipe de France de basket 3×3 que les écoliers de l’école de Castelmoron viendront rencontrer, puis on fera en sorte de répéter le dispositif pour chaque sport qui sera présent chez nous. On veut vraiment créer un moment de partage qui dépasse le simple cadre sportif et amener un peu de l’ambiance olympique chez nos plus jeunes. Ils pourront découvrir des disciplines, leurs stars et, on l’espère, voudront continuer de suivre leurs parcours aux Jeux après les avoir rencontrées. »

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