Faits divers, accidents et sécurité : le Lot-et-Garonne dresse un bilan peu glorieux

En marge du bilan des actions menées en 2022 et poursuivies cette année par l'Etat en Lot-et-Garonne, les différents représentants des services de gendarmerie et police ont dressé des chiffres qui ramènent le département aux années pré-Covid.

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Lors du bilan des actions de l’Etat dans le 47 pour l’année 2022, nombreux ont été les sujets évoqués par les différents représentants autour du préfet du Lot-et-Garonne Jean-Noël Chavanne. A travers les questions de sécheresse, d’accueil des ressortissants ukrainiens, de feux de forêt, de Covid et d’éducation locale, un élément a grandement animé cette conférence de rentrée à la préfecture : la sécurité. En effet, François Gaillard, le directeur départemental de la sécurité publique et le colonel Emmanuel Houzé, commandant du groupement de Lot-et-Garonne, se sont accordés sur le même point. Les chiffres de l’insécurité et des délits rattrapent ceux des années 2018 et 2018, soit la période pré-crise sanitaire.

La hausse à tous les étages

« La situation actuelle nous oblige à aborder une politique zéro tolérance vis-à-vis des délits commis », estime le directeur de la DDSP. Un facteur vient de ce fait inquiéter les représentants des forces de l’ordre, les violences intrafamiliales se maintiennent à niveau. « Si l’on avait comptabilisé 298 faits en 2020, on en recense 381 l’an passé et 934 côté gendarmerie. Ce sont des chiffres qui pèsent énormément sur nos services. Aujourd’hui, en deux jours sur Agen et Villeneuve-sur-Lot, nous avons près de cinq gardes à vue à ce sujet », poursuit-il. Les violences sur policiers et gendarmes, tout comme les affaires de menaces et de chantage et les violences sur les infrastructures, ont elles aussi rejoint les chiffres de 2019. « Un nouveau fléau s’est installé dans le paysage local, celui du vol de carburant », souligne le préfet, avant que le colonel Emmanuel Houzé ne précise qu’ « on a constaté une augmentation de 76% pour ces vols, et c’est un phénomène qu’on combat déjà en début d’année », souligne-t-il, rassurant que les vols ne concernent généralement que de petites quantités de carburant. Au total, ce ne sont pas moins de 5350 faits relevés l’année dernière, contre un peu plus de 4800 en 2021. « Il faut aussi prendre en compte la reprise des activités de masse, avec notamment l’ouverture du Center Parcs ou le retour du Garorock qui est un événement avec une activité de délinquance certaine. » A noter que 54 faits de piqûres ont aussi été relevés.

La délinquance routière, le point noir

Avec déjà quatre morts sur les routes du 47 en 2023, le bilan des routes n’est pas réjouissant. « La délinquance routière se maintient à des niveaux élevés. 28 personnes ont perdu la vie sur ces routes en 2022 (près de 50% étaient des plus de 65 ans), et plus de 300 ont été blessées », déplore Juliette Beregi, directrice du cabinet du préfet. En cause, la vitesse, l’usage du téléphone au volant et l’alcool sont les premiers responsables de ces événements tragiques. A ces chiffres s’ajoutent les 226 accidents notés. Pour ce faire, la gendarmerie continue d’augmenter les contrôles routiers, tests, et dépistages. « On sait que ce n’est pas agréable mais c’est essentiel pour protéger la population », rappelle Emmanuel Houzé.

Le dispositif « Dexter »

Aussi, l’an passé, le dispositif Dexter a vu le jour pour contrer et constater les phénomènes d’excès de vitesse sur la route. Ainsi, des voitures sillonnent les routes du département sur des schémas de routes bien spécifiques à la période ou aux secteurs accidentogènes. Ces véhicules sont alors équipés de détecteurs de vitesse embarqués. « 1/3 des excès de vitesse sont supérieurs à plus de 20km/h. Ces voitures peuvent circuler partout et à toute heure », insiste Jean-Noël Chavanne. Pour le moment, plus de 29 000 infractions ont été retenues en 2022.

Le Sdis 47 sur tous les fronts

La recrudescence de l’activité a aussi concerné le corps des pompiers dans le Lot-et-Garonne. Les plus de 1400 pompiers du département (220 professionnels et 1240 volontaires) ont eu affaire à plus de 25 000 interventions en 2022, soit une augmentation de 5%. « Ce sont des phénomènes en évolution positive depuis une dizaine d’années maintenant. Aujourd’hui, on intervient à presque 90 reprises par jour », énonce Frédéric Tournay, directeur du Service départemental d’incendie et de secours. Evidemment, la grande thématique de l’année passée restera la multiplication des feux de forêt. « Tous les citoyens doivent se sensibiliser face à cette période de sécheresse. En 2022, 39 hectares ont été brûlés et avec une situation actuelle similaire à celle du mois d’avril en temps normal, il faudra grandement prêter attention à nos espaces verts. » Pour rappel, la période hivernale 2023 est la plus sèche depuis plus de 50 ans.

Retour sur la carte scolaire

De vive voix, Patrice Lemoine, Directeur académique des services de l’Éducation nationale, est lui revenu sur les dernières lourdes annonces qui sont arrivées avec le passage à la nouvelle année. Ce dernier s’est dit surpris du premier refus historique de la carte scolaire dans le département du Lot-et-Garonne. « On va simplement fermer des classes dans des écoles où l’on pouvait compenser ailleurs. Il fallait honorer les priorités nationales », se justifie-t-il. 15 classes fermeront pour la prochaine rentrée, contre seulement sept ouvertures. Le directeur en a profité pour rappeler certains points passés presque inaperçus dans ledit projet. « En 2023, on va implanter un employé pour gérer la question des phobies scolaires et un autre pour accompagner les élèves du second degré porteurs d’un handicap. » Aussi, deux classes Ulis devraient ouvrir à Casseneuil et Fumel.

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